Mouflons du Haut-Languedoc : la Crête d’Aret

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Cette année je suis à nouveau retournée dans le Haut-Languedoc, pour tenter de photographier les mouflons méditerranéens. Les mouflons ont été réintroduits dans la réserve du Haut-Languedoc afin d’aider au maintien de 2 milieux ouverts d’importance en Europe : les landes à bruyères et les landes à molinies.

Les bruyères et callunes fleurissent tout l’été, et comme les landes à bruyères sont assez étendues à cet endroit, la montagne se couvre de rose, c’est vraiment magnifique ! En 2014 j’y étais aux alentours du 15 aout, les bruyères étaient en plaine floraison, cette année, fin aout et après un été caniculaire et sec, les bruyères commençaient à tirer sur le brun car en fin de floraison.

Début aout est donc mieux pour avoir les montagnes toutes roses!

La rando ne présente pas de difficulté particulière, mais il faut partir très tôt le matin (de préférence au lever du jour, pour avoir le lever de soleil en étant sur la crête). Très bonnes chaussures de marche et eau obligatoires, le  chemin est très caillouteux, et le climat est sec, même si heureusement il fait un peu plus frais à cette altitude qu’en plaine. Le paysage depuis la crête est à couper le souffle, vraiment magnifique!

Les mouflons sont visibles tôt le matin en milieu découvert. Dès qu’il commence à faire chaud, ils redescendent dans la forêt se mettre au frais. Une autre bonne raison de partir tôt sur cette rando. Si vous partez en milieu de matinée, non seulement vous ne les verrez pas, mais en plus vous allez souffrir de la chaleur et du soleil ! En 2014, j’avais pu les apercevoir le matin dans les bruyères de la crête d’Aret, mais en 2018, après 3 semaines de canicule, ils sont malheureusement restés en forêt. Il faudrait éventuellement que je retente ma chance au printemps, période où ils passent plus de temps à brouter sur les crêtes à l’aube et au crépuscule, mais où les bruyères ne sont pas en fleurs, comme quoi, même en photo nature on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre ! Comme les mouflons sont chassés, ils sont très farouches, beaucoup plus difficiles à observer que des bouquetins, et ce d’autant plus qu’en milieu forestier ils nous repèrent bien avant nous ! Les rencontres sont donc plutôt furtives. Dans ces conditions, l’affût serait la méthode d’observation idéale, mais pour le pratiquer avec de bonnes chances de réussite, il faut pouvoir passer beaucoup de temps sur place pour repérer les points de passage des animaux…

La crête permet aussi d’observer de nombreux rapaces : aigle royal, vautour fauve, busard cendré, faucons ainsi que des passereaux de landes et milieux ouverts

Le retour par la forêt permet de rester un peu au frais quand le soleil monte et les températures avec. Même si le milieu fermé est moins photogénique que les paysages de la crête, le sentier présente quand même des aspects intéressants :

– le long des ruisseaux, même à sec l’été, on remarque que les hêtres sont beaucoup plus costauds que lorsqu’on s’en éloigne, où ils sont plus frêles et tortueux (forme plus habituelle pour les hêtres d’altitude) et sont en compagnie d’autres essences

– on remarque aussi à certains endroits des vestiges de terrasses de culture qui commencent à se refermer.

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